Anonyme

Publié il y a environ 8 ans

Se découvrir à la vingtaine

Rien que d'écrire ces lignes, je suis émue et anxieuse à la fois.

Je n'ai que 20 ans et je viens d'identifier ce qui ne tourne pas rond
chez moi (enfin, vous me comprenez).

Mon surnom à l'école était "mère Theresa", seulement parce que j'avais
un besoin compulsif d'aider les victimes des remarques des enseignants
et des élèves que je trouvais injustes, que je défendais ceux qui se
faisaient ennuyer parce qu'ils étaient différents.
Mes parents devenaient dingues car quand je recevais de l'argent pour
mon anniversaire, je faisais une donation au WWF, en parlant de mots
comme "capitalisme" que je ne maitrisais pas du tout, mais apparemment
je marquais toujours mon point.

Aujourd'hui, j'ai le sentiment de ne pas savoir profiter de la vie, de
ne pas avoir l'énergie qu'ont mes amis pour sortir. Je suis d'un naturel
joyeux, toujours à réconforter tout le monde et faire des blagues, mais
mon vendredi soir, j'ai de la peine à le passer en boite, à sortir,
pourtant ce que mon âge suggère de faire. La musique est trop forte, les
lumières font mal aux yeux, et il y a trop de monde.
Je reste chez moi, très mélancolique, à écouter des vieilles musiques, à
lire des auteurs plus mélancoliques que moi. Je me culpabilise alors
toute la soirée, me disant que je suis insociable, que je dois
entretenir mes relations, que mes amis m'aimeront moins à chaque fois
que je réponds négativement aux invitations de sorties.

Je fais beaucoup rire mes amis par mon attention aux détails. Etudiants
à l'uni, nous sommes souvent dans des auditoires avec des centaines
d'autres étudiants et un seul ou une seule professeur(e) au centre de
tout cela.
Je ne sais pas pourquoi mais mon attention se focalise directement sur
l'alliance qu'on voit briller, les termes utilisés, les accents, des tas
de choses que mes amis ne remarquent pas et qui me donnent un profil des
personnes. Ils aiment ensuite me demander ce que j'ai deviné, ce qui la
plupart du temps est exact.

J'ai passé récemment une semaine à Berlin. Je pensais que j'allaisadorer cette ville, tout le monde m'en parlais positivement. Malgré
cela, dès les premières heures passées là-bas, j'avais des envies de
vomir, je ne me sentais pas du tout bien. A chaque coin de rue son
monument aux victimes, et à chaque monument mon corps réagissait
bizarrement. A cela on rajoute les cauchemars à répétition qui
paraissaient plus vrais que nature, qui ont au final rendu ma semaine
plutôt pénible. Je serais très intéressée de savoir si d'autres
personnes ont eu des expériences telles que celle-ci dans une ville
comme Berlin et son histoire.

Au final je me retrouve beaucoup dans les témoignages,
un grand merci !