Anonyme

Publié il y a plus de 8 ans

Hypersensibilité et compagnie: un combat de tous les jours

Depuis toute petite, je sentais que j'étais différente sans vraiment
pouvoir définir celle- ci. C'était dans le regard des autres que je la
constatait, car pendant les récrés je restai toujours seule. Ce rejet à
fait que je me suis complètement repliée sur moi-même et que l'école à
perdu tout son intérêt pour moi. Certes il me fallait peut être un peu
plus de temps que d'autres pour pouvoir assimiler les cours mais mon
intellect n'était pas inférieur à celui de mes petits camarades, mais
j'ai mis des années à le comprendre... D'autant plus qu'avec le temps
mes problèmes pour me "fondre" dans la masse ont empiré. Comment voulez
vous vous concentrer sur l'école quand on se fait continuellement
humiliée? A la fin c'était tellement invivable que j'avais envie de me
suicider, c'était une idée fixe. Je bachai de plus en plus, et
finalement j'ai quitté l'école à 18 ans. Par la suite j'ai tenté
quelques formations pour m'en sortir mais ça été un échec lamentable en
une succession inachevée. Pour pouvoir assumer sa différence il faut une
bonne dose de caractère car être seule contre tous ce n'est pas
vivable... Surtout pour une hypersensible comme moi! Pourtant je tentais
de me mêler aux autres, de m'intéresser à eux, et pendant un temps ça
marchait. Ensuite pour une raison que je ne m'explique pas ils finissent
tous par me tourner le dos.
Maintenant j'essaie de gérer ça avec philosophie, de trouver un semblant
de réconfort dans mon expérience personnelle pas très joyeuse je vous
l'accorde, si les gens ne sont pas en mesure de m'accepter telle que je
suis (et bon sang ça en a créé des blocages chez moi!) c'est qu'ils n'en
valent tout simplement pas la peine, j'ai un temperament artistique
prononcé, j'éprouve beaucoup d'empathie envers les autres et l'envie
d'aider ( sauf qu'il y a un sérieux problème d'imcompréhension, il
m'arrive de trouver mes tentatives pour me rapprocher de quelqu'un un
peu lamentable...) Il n'y a qu'avec les personnes qui me sont proches
que j'arrive vraiment à être moi -même, généreuse, affectueuse, qui aime
faire rire les autres. C'est fatiguant à la longue de se demander
constamment ce que l'autre pense de vous même, le pire c'est malgré les
efforts que je fournis pour participer à une discution (je ris aux
blagues, j'essaie de participer en plaçant quelques petites remarques
spirituelles par-ci par-là, et d'être malgré tout étiquetée de "timide",
c'est systématique. "N'ayez pas peur de parler aux gens" m'a dit mon
médecin avec paternalisme en me serrant la main à la fin de la
consultation. Ça m'a fait l'effet d'une gifle. Tout ces efforts réduits
à néant... Autant la fermer si c'est pour en revenir au même résultat !
Juste une petite remarque en passant, ce n'est pas en disant à quelqu'un
qu'il doit "cesser" d'être aussi timide que ça l'aidera, au contraire
cela ne fera que lui enfoncer davantage la tête dans le sable. Ou qu'il
doit "se bouger ", "d'arrêter" de déprimer continuellement, comme si on
attendait leur remarques "constructives" pour prendre conscience du
problème, comme une manne tombée du ciel. Bien sûr ils ne sont pas
capables de se mettre à notre place, ils ne se doutent pas que derrière
ces blocages il y a une cause, et que si on traite pas cette cause à sa
source c'est gaspiller sa salive pour rien.
J'avais besoin de faire connaître un peu mon histoire, comme vous voyez
c'est un combat de tout les jours des fois il m'est assez facile de
supporter les remarques et regards en coin blessants et d'autres fois
j'ai mes mauvais jours et là il me faut un peu de temps pour m'en
remettre. Mais je m'en remets toujours c'est l'essentiel. Même si le
simple fait de pouvoir sortir avec des copines pour boire un verre,
faire du shopping ou aller en boîte me manque .